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Date limite de réception des propositions 1 mai 2014 Notification aux auteurs 1 juin 2014 Date limite de réception des propositions sélectionnées 30 novembre 2014
Colloque international sur le Cambodge
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LA CONSCIENCE DU PASSÉ CHEZ LES KHMERS ET LEURS VOISINS. APPROCHES LINGUISTIQUE, HISTORIQUE ET ETHNOLOGIQUE
La linguistique, l'histoire et l'ethnologie, trois des disciplines pratiquées au sein des études khmères, se sont essayées à décrire ponctuellement les perceptions du passé. Mais elles l'ont fait trop souvent en termes de manque. Ainsi, la langue khmère n'utilisant guère de marqueurs de temps clairement identifiables, la perception de la durée devrait en être affectée. De même, la faible véridicité des documents narratifs et leur rareté connoteraient une conscience historique amoindrie. A son tour, la faible conscience généalogique des villageois, entretenue par des cultes chtoniens les renvoyant à un ancêtre fondateur mythique, signerait une lacune mnésique. Il n'est pas jusqu'à l'image hyperbolique d'Angkor dans la conscience des Khmers, ce " fardeau de l'histoire ", qui n'ait été décrite comme résultant d'une intervention étrangère, française en l'occurrence. La valeur de ces travaux aussi divers qu'éparpillés tient à leur caractère pionnier dans l'identification d'un rapport spécifique au passé. Mais ils restent prisonniers pour la plupart d'une approche ethnocentrée, qu'il est aujourd'hui possible de dépasser : au recours aux catégories grammaticales tirées de l'expérience des langues indo-européennes, on préfèrera l'étude des unités linguistiques dans la diversité de leurs emplois et valeurs sémantiques - dont les emplois dits aspectuels (accompli vs inaccompli) ne sont qu'une partie - pour une plus fine appréhension de ces unités traditionnellement identifiées comme marqueurs temporels ; au lieu de déplorer la faible valeur historique des sources, on pourra débusquer dans des genres a priori non historiques une " texture de l'histoire ", en y repérant des techniques narratives pour évoquer le passé ; à la simple analyse des mythes de fondation, on substituera volontiers l'étude croisée desdits mythes à celle des rites, et au réemploi des objets et des monuments comme autant de traces utilisées en tant que support mnésique par une conscience active du passé. Plus généralement, ce colloque invite à une réflexion de fond sur l'expérience des passés, appuyée autant que possible sur les récents acquis de la recherche, aussi bien orientaliste qu'européaniste. Parce que les représentations du passé ne sauraient être appréhendées en dehors de l'environnement qui leur sert de révélateur, on portera une attention particulière à la matérialité du monde indochinois dans lequel vivent les Khmers, qu'il s'agisse des lieux construits par la narration (fleuves, rivières, étangs ; forêts, arbres ; tertres, monts ; toponymes) ou des objets manifestant la " durabilité du monde " (temples, objets rituels, textes oraux, etc.). Ces traces qui sont souvent perçues comme étant celles des ancêtres défunts relient entre elles les perspectives temporelles, et sont ainsi le matériau d'élaborations successives de représentations du passé en fonction des événements du présent et des attentes projetées dans l'avenir. Modalités pratiques : La faculté d’archéologie de l'Université Royale des Beaux-Arts de Phnom Penh, en collaboration avec l'Unité de Recherche Structure et Dynamique des Langues (UMR 8202 - INALCO/IRD/CNRS) et l'Association d'Echanges et de Formation pour les Etudes Khmères, propose d'accueillir en ses murs un panel de spécialistes en vue d'explorer les représentations du passé au sein du monde khmer et plus largement indochinois, suivant quatre orientations qui ne s'excluent d'ailleurs pas forcément :
Une approche comparatiste dans le cadre des trois disciplines mentionnées : le passé des Khmers à l'épreuve du passé des peuples de la Péninsule indochinoise (la perception du passé des Khmers par les peuples de la péninsule indochinoise et du passé de ces derniers par les Khmers ; les représentations du passé chez les peuples de la Péninsule indochinoise).
Une approche historique : les représentations du passé à travers les sources textuelles et les realia du Cambodge ancien et moderne (VIe-XIXe siècles) ; la conscience et l'exploitation des liens généalogiques dans le jeu du pouvoir (circa 1863-1993).
Une approche linguistique : les unités linguistiques qui peuvent être employées pour construire des valeurs de l'accompli ou du révolu dans la langue khmère ; les marqueurs de reprise ou d'anaphore ; le champ sémantique du souvenir et de l'oubli dans la langue khmère ; l'étude des mots comme trace d'un passé historique.
Une approche ethnologique : la représentation du passé à travers les mythes, les rites, et les vestiges des temples, autant de passerelles cultuelles avec le Cambodge ancien.
Université Royale des Beaux-Arts Faculté d’Archéologie, Phnom Penh
15-16-17 décembre 2014
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